Stefan Ossowiecki naquit en 1877 dans une famille aristocratique, d’un père russe et d’une mère polonaise. C’était un enfant normal, brillant intellectuellement mais qui possédait la particularité de percevoir un halo de lumière autour des gens. Ses parents, pensant qu’il s’agissait d’une malformation, lui firent subir de multiples traitements, parfois douloureux, mais toujours sans effet. A 18 ans, il intégra le prestigieux Institut Technologique de St-Petersburg pour apprendre le métier d’ingénieur chimiste afin de succéder à son père dans la prospère entreprise familiale.

C’est à cette époque que ses dons de clairvoyance se manifestèrent. Il s’amusait en devinant les sujets d’examen et répondait avant même que la question lui fut posée. Il en faisait même profiter toute sa classe, au grand dam de ses professeurs. Le mysticisme était de mise dans la « bonne » société moscovite, aussi fut-il fréquemment invité dans les soirées. Stefan possédait également des dons de télékinésie et aimait à reproduire à volonté des faits. Un soir, où il était convié à un dîner chez la princesse Olga WOLKONSKA, il se fit ligoté dans une camisole et déplaça jusqu’à lui une statue de plus de deux cents kilos en la soulevant à deux mètres du sol et en lui faisant traverser toute la pièce pour l’amener jusqu’à lui par sa seule volonté. Cette faculté dura jusqu’à l’age de 35 ans.
En 1898, alors qu’il avait 21 ans, lors d’un voyage d’affaire il dût attendre une correspondance à Hormel. Ne sachant que faire, il se renseigna sur les curiosités de cette bourgade. Une statue et un mystique nommé Wrobel. Le chef de gare lui précisa : " de grands dignitaires viennent de toute la Russie pour avoir son avis ! Ossowiecki raconte :"J'entrai. Sur un lit les restes d'un homme très âgé : une tête de patriarche au type sémite très prononcé. Toute son intense vie spirituelle se manifestait dans le regard. Il avait une très longue barbe blanche. Malgré mes possibilités psychiques, je ne croyais pas à la voyance et face à Wrobel mon attitude était de scepticisme et c'est plus la curiosité qui m'avait poussé jusqu'ici. Devant ce déchet humain aux portes de la mort, je faillis tourner les talons et malgré tout, quelque chose d'incompréhensible me retenant, je restais."
"Dès qu'il me vit et, avant que j'ai pu dire un seul mot, étendant un bras décharné dans ma direction, me fixant intensément dans les yeux, il dit : "Ton nom est Stefan !" Muet de surprise et décontenancé par l'étrangeté de la scène (L'aristocrate russe que j'étais à cette époque n'était jamais entré dans une pareille masure, ignorant même que cela fut possible qu'il existe de tels taudis) cet homme, ne me laissait pas le temps de répondre. Il parlait sans arrêt." "Il me décrivait mon passé, ma famille et mon futur !.Tout ce qu'il me prédisait me semblait complètement aberrant et totalement impossible. "Il me parlait de "Forces" qui allaient changer le pays de fond en comble, d'océans de sang, d'héroïsme, de batailles nationalistes et de victoires.. Il décrivait des scènes de panique, de peuples démantelés, de familles séparées.. Il me parlait de tout dont je fus le témoin, m'annonçant tout ce qui affecta ma vie par la suite, mes réactions futures que je n'aurais pu imaginer au moment même où il parlait". "Tout se révéla exact tel qu'il me le prédit ce jour-là !" "Eberlué, remué au plus profond de moi-même et incapable de mettre de l'ordre dans mes pensées.. je n'avais toujours pas ouvert la bouche.. Il ajouta "Toi, tu vois les auras autour des gens !"
Je fus surpris par le son de ma voix, blanche d'émotion, lorsque je luis posais cette question : "Qu'est-ce que l'aura ?"
"Il m'expliqua alors ce que j'avais souvent vu autour des personnes, ne pouvant imaginer que seules de très rares individus possèdent cette étonnante faculté. J'apprenais que je possédais un don extraordinaire !"
"J'avais trouvé mieux qu'un professeur : J'avais trouvé un Maître !! "
C’est ainsi que durant deux ans Wrobel lui enseigna le yoga de visualisation, la concentration de la pensée, la psychométrie.
Ossowiecki écrivit :
« Je conquérais le Temps et l'Espace », « Moi-même et mon Ego me semblaient ne pas exister ! » « Mes visions étaient supersensorielles..! »
Son Maître lui expliqua que la "superconscience" était très différente du subsconscient, lequel est un état dans lequel la volonté ne participe pas :
"Nos rêves sont une manifestation du subsconscient même si quelquefois, certains sont prémonitoires ou laissent penser à un caractère prophétique, alors que la "superconscience" est un "Très Haut Plan d'Organisation". Il requiert la nécessaire présence d'Eléments nouveaux : le Constituant de l'Esprit sollicité par certains exercices de Volonté". Pour la "Superconscience" les barrières du Temps et de l'Espace n'existent pas !!"
En 1917, la révolution d’octobre, plongeât la Russie dans le chaos, et conduisit Ossowiecki en prison, avec tous les aristocrates. Il échappa, comme par miracle, au peloton d’exécution. Concernant ces deux ans d’incarcération, Ossowiecki nous dit :
"Wrobel m'avait prédit beaucoup de choses. Ne l'ayant peut-être pas bien écouté ou compris, ou encore qu'une voie ayant détourné mon destin, je fus arrêté à Moscou fin 1918. Chaque jour c'était l'angoisse du peloton d'exécution."
"Isolement forcé ce qui m'apportait la faculté de penser à beaucoup de choses ! A réfléchir sur la grossière apparence de l'horizon de l'Homme et sa spiritualité primaire."
"Ces conditions de confinement hors du temps me permettait d'augmenter ma personnalité spirituelle pour parvenir au soulagement et à l'adoucissement du passage du seuil de la Mort.."
"Mais la Mort passa à côté de moi. Mais ce qui me reste des cette intense méditation est la Foi"…"La compréhension d'une très Haute Vie Immortelle à laquelle, peut-être inconsciemment j'aspirais ! Je crois qu'il doit en être de même pour tous ceux qui n'ont pas la Foi : C'est une réalité.."
"C'est alors que je commençais à comprendre la Valeur du Don que m'avait offert le Créateur : grâce à l'utilisation de ce Don... je pouvais dorénavant aider mon prochain !"
Libéré en 1919, ruiné, il émigra en Pologne, pays qu’il ne connaissait pas. Cependant dès 1920, il se reconstruisit une vie confortable grâce à sa personnalité. Cependant, malgré des débuts difficiles, proche de la misère, il ne se servit jamais de ses dons de voyance pour survivre.
Le vieux Wrobel l’avait prévenu du danger.
Stefan était en mesure de retrouver des objets perdus. Dès qu’il était mis en contact avec la personne qui avait perdu un objet il était capable de dire où se trouvait cet objet, décrire la personne qui l’avait retrouvé ou volé. Un jour, Eugène de Rotschild, le célèbre banquier qui avait entendu parler de Stefan, vint lui demander de retrouver des documents familiaux.

Ossowiecki lui dit que ces documents représentaient une fortune de plusieurs millions de millions de dollars..
Interloqué Rotschild lui demanda :
- Ont-ils été volés ?
- Oui !
- Par qui ?
- Par la fille de votre intendant à Londres. Elle est à Londres avec ces papiers !
Rottschild retrouva ses documents à l’endroit que Ossowiecki lui avait indiqué, et pour le remercier lui fit parvenir un chèque conséquent. Ossowiecki lui renvoya avec cette petite note : "L'argent n'est pas le but pour lequel je me livre à de telles expériences !"
Il mettait ses dons au service des autres, sans rien demander en retour.
A partir de 1920, il voyagea beaucoup pour ses affaires, se constitua un réseau de relations mais sans jamais accepter d’hommes politiques, Wrobel l’ayant mis en garde contre les aléas et les gloires éphémères de la politique. Il souhaita faire tester scientifiquement ses dons.
Il participa à de très nombreuse expériences conduites par le professeur Gustave Geley, en présence du Professeur Charles R.Richet, prix Nobel de Physiomogie, Théodore Baesterman, Lord Charles Hope, Miss A. Rutiner, E.J. Dingwall de Brande-Bretagne, le Baron von Schrenk-Nootzig et le Docteur Gravier de Pologne.
Il était considéré comme un original et était souvent convié dans des soirées pour montrer ses « talents ». Cependant il n’a jamais accepté d’être traité comme un être à part ou admirable. Il était joyeux et toujours prêt à se soumettre à une batterie de test pour apporter des faits aux expériences en cours. Ces expériences consistaient à lire des documents cachés, souvent pliés en quatre dans des enveloppes opaques, des paquets ou des tubes en plomb et rédigés par des personnes inconnues. Stefan prenait l’objet dans ses mains, se promenait de long en large en se concentrant pendant environ dix minutes puis en donnait le contenu. Le professeur Richet écrit : "Si un doute subsiste encore sur notre sixième sens, ce doute est dissipé par la somme des expériences effectuées par Geley, moi-même et par d'autres, avec le concours d'Ossowiecki, le plus positif de tous les psychiques."
Dionizy Jonky, un hongrois, mouru en 1927. Il avait laissé un paquet très soigneusement emballé qui mesurait 7 cm sur 4,5 et sur 4 cm. pesant exactement 59,5 grammes avec l’instruction suivante : « ce paquet ne pouvait être ouvert "qu'après que "quelqu'un de psychiquement préparé en ait au préalable deviné le contenu et, de plus, qu'il faudrait attendre huit ans avant que l'opération ait lieu ce, afin que toutes les ondes pouvant avoir imprégné le contenant et le contenu ait eu le temps de s'éliminer ». On demanda à Ossowiecki de venir, ce dernier n’ayant jamais entendu parler de cet homme et en présence de six témoins on présenta le paquet scellé aux cachets de cire, sur ses six faces.
"Après environ dix minutes de concentration visuelle" - relata Ossowiecki par la suite - "je fis le vide de ma conscience et entrais dans le subtil domaine de la superconscience. Je commençais alors à parler.."
Ce qui suit est la fidèle retranscription des paroles de cet homme durant la séance :
"Intéressante et tournoyante histoire.. Je vois le propriétaire de cet objet.. Il est mort depuis longtemps : c'était un homme d'âge avancé.. Il a eu une vie de succès.. propriétaire de sa maison... un homme soucieux.. ayant fait du spiritisme... Il écrivait, lisait et voyageait beaucoup.. Le contenu de ce paquet lui a été remis il y a très longtemps par un homme de science.. un professeur ou un chercheur, quelque chose comme ça... Ah !.. je vois l'objet, il était parmi d'autre qui existent encore chez le donateur, dans le bas d'une armoire.. à côté de chaussures.. C'est en quelque sorte un minerai.. de la pierre et du métal.. sa couleur est marron-gris.. oui.. quelque chose comme du fer oxhydrique.. minerai volcanique ?.. Il y a quelque chose qui me propulse vers un autre Monde.. vers une autre Planète.. à l'origine c'était un Monde gigantesque..pas du tout semblable au nôtre.."
"Il est projeté à une vitesse prodigieuse à travers l'Espace céleste.. beaucoup de feu.. il entre en collision avec un autre corps céleste.. Il explose en projetant des morceaux innombrables en tous sens...une pluie de fragments.. quelques un tombèrent en plusieurs endroits de la Terre.."
"Mais oui !..ceci est un morceau de météorite"
"Cette expérience a été faite pour moi !..
"Ce n'est pas tout.. il y a du sucre...oui.. du sucre.. Je vois clairement la météorite ! mais le sucre.. je ne comprends pas ! C'est tout.. je ne peux en dire davantage !"
Le paquet contenait en effet une météorite.. enveloppée dans le paquet dans un morceau de sac.. ayant contenu à l'origine des bonbons ! D'où la présente de sucre signalée par Ossowiecki.
Ossowiecki affirmait ne jamais tomber en transes, il se mouvait dans sa superconscience. Il atteignait un seuil, un niveau où tout ce qui se trouvait autour de lui était noyé dans une “sorte d'ombre”. Quand ce “décalage” se produisait, il voyait comme sur un écran les images se déroulant à l'envers - du présent vers le passé - Des aspects les plus récents au passé le plus lointain auquel le "support" (l'objet soumis à son étude) appartenait ou provenait..
Une autre expérience fut significative dans l’orientation que Ossowiecki donna à ses recherches. En février 1935, on lui présenta une boîte et lors du dîner, Ossowiecki se concentra au milieu du brouhaha et dit voir un pied humain et décrivit tout un cérémonial, les bâtiments, les ornements et les coiffures. En fait, il visualisait une cérémonie funéraire égyptienne car l’objet qui était dans cette boîte métallique soudée était un pied de momie. C’est à partir de cette expérience que Ossowiecki décida de se consacrer à l’archéologie psychique.
Il rencontra en 1936 Stanislas Poniatowski, professeur titulaire depuis 1934 de la chaire d'ethnologie à l'Université de Varsovie. Les deux hommes collaborèrent et purent ainsi retracer le passé à partir d’une multitude d’objets et de meubles répertoriés dans les musées de Varsovie et de Pologne. Mais Stanislas Poniatowski fut arrêté et abattu. Ossowiecki continua seul chaque nuit, à se rendre dans les caves du Musée de Varsovie au risque de se faire fusiller car la culture, en cette période de guerre, était interdite par l’occupant. Il avait d’ailleurs caressé le rêve de faire parvenir à la Metro-Goldwin, aux USA, son autobiographiequ’il avait couchée dans un ouvrage intitulé " Les Yeux qui voient tout".
Il enfermait soigneusement et religieusement toutes ses notes, ses écrits et ses mémoires dans une valise en cuir..
Mais le 1° Août 1944 à 17 heures, il fut arrêté par la gestapo alors qu’il avait sa valise à la main. Au moment d'être séparé de sa femme, il eu le temps de lui dire :
" Je vois la mort horrible qui m'attend.. mais n'ai-je pas eu une vie merveilleuse ?..."
Il fut criblé de balles de mitrailleuses à 5 heures de l’après-midi en même temps que plusieurs centaines de ses compatriotes. Leurs corps furent arrosés d’essence et de pétrole et furent brûlés.
Le plus inattendu se produisit en 1952, sept ans après la fin de la guerre, lorsque Zofia Zwida Ossowiecki, la femme de Stefan rentrait chez elle au No.1 Adama Pluga à Varsovie. Elle fut abordée par un homme habillé comme les polonais de cette époque c’est à dire de façon misérable.
- Vous êtes Mme Ossowiecki ?
- Oui, je suis Mme Ossowiecki..
- Votre mari était le claivoyant ?
- Oui
- Vous savez qu'il a fait de nombreuses expériences préhistoriques.
- Oui, mais tous ses écits ont été perdus..
- Non rien n'a été perdu.. Voulez-vous les récupérer ?
- Certainement.. Mais qui êtes-vous ?
- Quelle importance ?.... Je dois rester un inconnu lié par le secret. Mon identité ne doit pas être connue.. sinon tout est perdu .. cela doit rester un secret... Personne au monde ne sait que ces documents existent encore !
Elle avait récupéré l'intégralité des manuscrits que Stefan avait mis dans une petite valise, valise qu'il avait emmenée avec lui vers le destin cruel qui l’attendait ce 1° Août 1944, jour où il fut raflé.
C'est ainsi que l'on est en possession à l'heure actuelle des écrits, des notes, des témoignages retraçant également tous les travaux entrepris avec le professeur Stanislas Poniatowski.
Reste que personne ne saura jamais qui était cet inconnu et comment la valise que tenait dans la main Stefan put échapper à l’immense brasier que constituait les corps de ces polonais que l’on venait de fusiller et auxquels on avait mis le feu.
Stephan, toi qui as tout donné pour que la science puisse progresser et que le monde spirituel témoigne, toi qui es mort en héros sais-tu pourquoi ta main n’a pas lâché cette valise ? Sans doute ta mission allait bien au-delà de cette vie terrestre car vois-tu aujourd’hui encore, tu témoignes.
Puisses-tu nous transmettre aussi ton courage.

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