La fatalité n'existe pas car la loi de liberté fait partie des lois divines. La fatalité, c'est la prédétermination des évènements or il n'y a pas d'évènements dans notre vie qui se produisent en dehors de notre volonté, de notre libre choix spontané ou guidé. Ce choix se fait suivant la position que nous occupons dans l'évolution spirituelle et la pluralité des existences vient expliquer ou justifier le déroulement des épreuves de notre vie.
Nous choisissons le milieu familial dans lequel nous vivons qui peut être aisé ou pauvre ; nous sélectionnons notre corps physique dans lequel nous allons nous réincarner afin qu'il corresponde aux épreuves que nous devons traverser. Il peut être atrophié ou parfait, malade ou athlétique afin de prendre conscience de nos faiblesses ou de nos capacités.
Pour pouvoir progresser, nous choisissons aussi nos épreuves. Elles permettent de développer nos qualités morales et de nous corriger de nos défauts. En subissant des injustices, en rencontrant des souffrances physiques comme des maladies ou des accidents, nous pouvons évoluer.
Nous avons aussi la liberté de nos actions et, selon ce que nous en ferons, nous pourrons aller vers le suicide, la vengeance, le crime, la résignation ou le progrès et l'amélioration.
Dans cette démarche évolutive, nous avons l'aide de bons esprits mais aussi l'influence d'esprits moins parfaits alors il ne dépend que de notre volonté de nous orienter vers le progrès car si les esprits supérieurs nous encouragent, les esprits inférieurs peuvent par la peur nous effrayer ou nous décourager.
J'ai pu questionner auparavant aux esprits supérieurs
1. Lorsqu'un danger imminent menace quelqu'un, est-ce un Esprit qui dirige le danger, et lorsqu'on y échappe, est-ce un autre Esprit qui le détourne ?
Rép. Lorsqu'un Esprit s'incarne, il choisit une épreuve ; en la choisissant il se fait une sorte de destin qu'il ne peut plus conjurer une fois qu'il s'y est soumis ; je parle des épreuves physiques. L'Esprit conservant son libre arbitre sur le bien et le mal, il est toujours le maître de supporter ou de repousser l'épreuve ; un bon Esprit, en le voyant faiblir, peut venir à son aide, mais ne peut influer sur lui de manière à maîtriser sa volonté. Un Esprit mauvais, c'est-à-dire inférieur, en lui montrant, en lui exagérant un péril physique, peut l'ébranler et l'effrayer, mais la volonté de l'Esprit incarné n'en reste pas moins libre de toute entrave.
2. Lorsqu'un homme est sur le point de périr par accident, il me semble que le libre arbitre n'y est pour rien. Je demande donc si c'est un mauvais Esprit qui provoque cet accident, qui en est en quelque sorte l'agent ; et, dans le cas où il se tire de péril, si un bon Esprit est venu à son aide.
Rép. Le bon Esprit ou le mauvais Esprit ne peut que suggérer des pensées bonnes ou mauvaises, selon sa nature. L'accident est marqué dans le destin de l'homme. Lorsque ta vie a été mise en péril, c'est un avertissement que toi-même as désiré, afin de te détourner du mal et de te rendre meilleur. Lorsque tu échappes à ce péril, encore sous l'influence du danger que tu as couru, tu songes plus ou moins fortement, selon l'action plus ou moins forte des bons Esprits, à devenir meilleur. Le mauvais Esprit survenant (je dis mauvais, sous-entendant le mal qui est encore en lui), tu penses que tu échapperas de même à d'autres dangers, et tu laisses de nouveau tes passions se déchaîner.
3. La fatalité qui semble présider aux destinées matérielles de notre vie serait donc encore l'effet de notre libre arbitre ?
Rép. Toi-même as choisi ton épreuve : plus elle est rude, mieux tu la supportes, plus tu t'élèves. Ceux-là qui passent leur vie dans l'abondance et le bonheur humain sont de lâches Esprits qui demeurent stationnaires. Ainsi le nombre des infortunés l'emporte de beaucoup sur celui des heureux de ce monde, attendu que les Esprits cherchent pour la plupart l'épreuve qui leur sera la plus fructueuse. Ils voient trop bien la futilité de vos grandeurs et de vos jouissances. D'ailleurs, la vie la plus heureuse est toujours agitée, toujours troublée, ne serait-ce que par l'absence de la douleur.
4. Je comprends, mais cela n'explique pas si certains Esprits ont une action directe sur la cause matérielle de l'accident. Je suppose qu'au moment où un homme passe sur un pont, le pont s'écroule. Qui a poussé l'homme à passer sur ce pont ?
Rép. Lorsqu'un homme passe sur un pont qui doit se rompre, ce n'est pas un Esprit qui le pousse à passer sur ce pont, c'est l'instinct de sa destinée qui l'y porte.
5. Qui a fait rompre le pont ?
Rép. Les circonstances naturelles. La matière a en elle ses causes de destruction. Dans le cas dont il s'agit, l'Esprit, ayant besoin d'avoir recours à un élément étranger à sa nature pour mouvoir des forces matérielles, aura plutôt recours à l'intuition spirituelle. Ainsi tel pont devant se rompre, l'eau ayant disjoint les pierres qui le composent, la rouille ayant rongé les chaînes qui le suspendent, l'Esprit, dis-je, insinuera plutôt à l'homme de passer par ce pont que d'en faire rompre un autre sous ses pas. D'ailleurs, vous avez une preuve matérielle de ce que j'avance : quelque accident que ce soit arrive toujours naturellement, c'est-à-dire que des causes qui se lient l'une à l'autre l'ont amené insensiblement.
6. Prenons un autre cas où la destruction de la matière ne soit pas la cause de l'accident. Un homme mal intentionné tire sur moi, la balle m'effleure, elle ne m'atteint pas. Un Esprit bienveillant peut-il l'avoir détournée ?
Rép. Non.
7. Les Esprits peuvent-ils nous avertir directement d'un danger ? Voici un fait qui semblerait le confirmer : Une femme sortait de chez elle et suivait le boulevard. Une voix intime lui dit : Va-t'en ; retourne chez toi. Elle hésite. La même voix se fait entendre à plusieurs reprises ; alors elle revient sur ses pas ; mais, se ravisant, elle se dit : Qu'ai-je à faire chez moi ? j'en sors ; c'est sans doute un effet de mon imagination. Alors elle continue son chemin. A quelques pas de là une poutre que l'on sortait d'une maison la frappe à la tête et la renverse sans connaissance. Quelle était cette voix ? N'était-ce pas un pressentiment de ce qui allait arriver à cette femme ?
Rép. Celle de l'instinct ; d'ailleurs aucun pressentiment n'a de tels caractères : toujours ils sont vagues.
8. Qu'entendez-vous par la voix de l'instinct ?
Rép. J'entends que l'Esprit, avant de s'incarner, a connaissance de toutes les phases de son existence ; lorsque celles-ci ont un caractère saillant, il en conserve une sorte d'impression dans son for intérieur, et cette impression, se réveillant quand le moment approche, devient pressentiment.
Ajouter un commentaire
Commentaires