Le new age : dérive sectaire

Nous sommes là face à un mouvement composite né dans les années 60, qui a fait des emprunts à l'Orient, à la théosophie, dans une spiritualité de la quête intérieure. On parle alors de développement personnel ou de l'éveil spirituel.

Dans la société moderne occidentale, on voit l'émergence du supermarché de la spiritualité individualiste où tout un chacun peut venir chercher ce qui lui convient pour sa construction spirituelle. 

Selon Thomas Luckmann, sociologue, le New Age illustrerait cette «tendance au bricolage individuel en rassemblant des éléments qui peuvent provenir du champ psychologique, thérapeutique, magique, marginalement scientifique, comme de vieilles notions ésotériques, pour ensuite les reconditionner et les proposer à la consommation individuelle dans un syncrétisme privé plus poussé.»

 

Il y a plusieurs thématiques inhérentes au New Age, et en premier lieu celle de l'avènement d'un nouvel âge, ou dit autrement l'avènement prochain d'une nouvelle ère pour l'humanité, la fameuse ère du Verseau qui serait, contrairement à la précédente, l'ère de l'harmonie pour un monde de paix et de justice. Et selon ce dont on nous parle depuis plus de cinquante ans, nous serions au début de cette nouvelle ère, ce qui semble tout à fait prématuré quand on considère les réalités présentes du monde. La datation varie selon les différentes écoles se référant aux signes du zodiaque, au calendrier maya, etc. Pour certains, l'ère nouvelle aurait même commencé en 1962.

 

Une autre théorie est celle de la terre-mère Gaïa, considérée comme une entité vivante, avec laquelle il faut être en harmonie. Ce à quoi nous pouvons partiellement souscrire, quand il est question d'écosystème, de la relation entre les humains et la nature, bref un ensemble d'idées qui reprennent des évidences pour les retraduire dans un langage scientifique connu, avec des mots comme écosphère, biomasse ou autorégulation, mais aussi dans un langage ésotérique quand Gaïa est considérée comme une entité à part entière.

 

On retrouve également le développement personnel et le channeling évoqués plus haut. Sans reprendre tous les détails des théories du nouvel âge, nous pourrons conclure globalement qu'il s'agit dans l'ensemble, de connaissances existantes qui ont été reliées à des croyances ésotériques ou religieuses, pour aboutir à des interprétations fantaisistes. Le but principal reste celui d'une  quête spirituelle individuelle, invitant chaque être humain à trouver en lui une parcelle de divin (par exemple à l'aide du voyage astral ou de la méditation) pour ensuite sur le plan collectif, aller vers  ne convergence harmonique. Ce qui a donné lieu par exemple à des rassemblements sur des sites sacrés de par le monde, type Stonehenge, afin de produire un effet pacifique sur le reste de la planète. Nous soulignerons la naïveté de la démarche, selon laquelle, sans rien faire sinon méditer, l'avènement d'un âge nouveau se fera de lui-même, compte tenu de données calendaires ou astrologiques.

 

Nous voilà une fois de plus face à une forme de déterminisme mystique, permettant de faire l'économie de toutes les actions et de tous les combats nécessaires à l'avancement de l'humanité.

 

Nous savons fort bien que le monde n'avancera pas tout seul par la force des choses.

 

Il faut des gens et des associations qui se mobilisent pour des droits sociaux, contre les racismes et ostracismes de toutes sortes, contre les guerres d'invasion, les colonisations, les fondamentalismes et les dictatures. Il faut partout faire avancer les droits humains et en particulier les droits des femmes. Il faut aussi lutter pour les libertés publiques, pour la liberté d'expression et les libertés de la presse. Nous voyons aujourd'hui à quel point de nombreux intervenants privés font main basse sur une partie des médias pour en avoir le contrôle. La lutte contre cette dérive est d'une importance cruciale, évidemment dans les régimes autocratiques avérés, mais aussi dans nos sociétés d'Europe où les démocraties, toujours fragiles, subissent cette influence des groupes de presse qui sont cédés à des magnats milliardaires dont les idées d'extrême droite ne sont plus à démontrer.

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