Les rêves et les songes, introduction

Publié le 15 décembre 2025 à 08:04

Le sommeil est un voyage intérieur qui révèle les profondeurs de notre être, d’où surgissent les rêves et les songes. L’esprit
reste en activité, mais sur un mode subconscient qui libère l’imaginaire. Les barrières des préjugés et des tabous peuvent
encore influencer l’expression du rêve, mais dans une moindre mesure qu’à l’état conscient.
Nos désirs inassouvis et nos aspirations les plus secrètes créent parfois des situations oniriques que notre conscient social oserait
à peine s’avouer. Au-delà des tabous et des conventions, l’esprit par le rêve se joue des convenances, échappe à sa logique
consciente ; il se libère de ses refoulements et réalise, sur le mode imaginaire, ce que la vie ordinaire ne le lui permettrait pas.
La libre expression de notre subconscient traduit toutes les contradictions de notre esprit emprisonné dans la chair, tributaire des contraintes, des interdits, des raisonnements qui limitent et contrarient notre besoin de liberté. Même nos désirs les plus obscurs, ceux qui échappent à notre réflexion consciente, trouvent un exutoire salutaire dans la construction du rêve. Salutaire en effet, l’imagination subconsciente permet de laisser libre cours à l’expression des désirs ou des tourments refoulés à l’état de veille. Le rêve est donc indispensable à l’équilibre psychique de l’être humain, c’est une nécessité vitale. 


Le subconscient, réservoir de nos désirs enfouis, de nos angoisses et de tout ce que nous avons refoulé, même de longue date, se
libère momentanément de ce qui le submerge en recréant des situations qui correspondent à nos aspirations, mais aussi à
nos névroses ou psychoses. Sigmund Freud avait insisté sur cela, mettant en évidence les profondeurs du subconscient. Il
avait cependant exagéré l’importance des refoulements d’ordre sexuel, dans une approche par là même trop réductrice. Tout
dans sa conception, finissait par se rattacher de près ou de loin, à des refoulements faisant intervenir en dernière analyse, la sexualité. Même si pour une part cet aspect est incontestable, le père de la psychanalyse, dans sa découverte, en a fait le socle de sa théorie occultant d’autres aspects fondamentaux.


Carl Gustav Jung, en revanche, s’est évertué à élargir le champ de l’activité subconsciente bien au-delà des explications faisant
intervenir la sexualité. Pour lui, les moteurs intimes de l’activité spirituelle, consciente ou subliminale, sont multiples, pouvant
même s’élargir aux phénomènes de télépathie et de clairvoyance. 

 

TOUT LE MONDE RÊVE
Beaucoup de gens disent ne pas rêver ou seulement en de rares occasions. Il est difficilement concevable de supposer que
la période du sommeil serait pour certains individus l’absence totale de toute activité de l’esprit, le trou noir, le néant. À l’état de
veille, notre esprit est en perpétuelle activité. Qui n’a pas fait l’expérience de tenter de s’arrêter de penser, seulement quelques
instants, pour constater que c’est en définitive impossible. On peut mettre son esprit au repos, en veilleuse en quelque sorte,
par la détente ou la relaxation. Mais même en ralentissant son activité, on ne peut empêcher des pensées de surgir. On peut
endormir le corps mais on ne peut pas endormir l’esprit. Ainsi donc, pendant le sommeil, l’esprit perpétue son activité sur un
mode subliminal.
Certains spécialistes ont circonscrit le temps du rêve aux phases du sommeil paradoxal, en s’appuyant sur les observations réalisées à l’aide de l’électroencéphalogramme. On a ainsi constaté qu’en sommeil paradoxal, le tracé est pratiquement identique
à celui que produit le cerveau d’un individu lorsqu’il est éveillé et en pleine activité intellectuelle. Tous les sujets réveillés à ces
moments précis ont déclaré avoir été interrompus au cours d’un rêve. Certains chercheurs en ont donc conclu que la phase du
sommeil paradoxal était celle de l’activité onirique, et observé
que cette phase se renouvelait plusieurs fois par nuit à des intervalles réguliers chez tous les individus, environ quinze minutes
toutes les deux heures.
Cette observation, aussi intéressante soit-elle, limite le rêve à la période du sommeil paradoxal. Ce qui est contredit par toutes les
personnes qui se souviennent facilement de leurs rêves et qui, réveillées à n’importe quel moment de leur sommeil, sont interrompues dans un rêve en cours ou au minimum dans une fantasmagorie incohérente. Il n’y a donc pas de rupture concernant l’activité de l’esprit ; qu’il s’agisse de rêves structurés ou bien de productions pensées décousues, incohérentes, d’enchaînements d’images désordonnées, d’idées sans rapport les unes avec les autres, il se passe toujours quelque chose. Affirmer cela, c’est évidemment un peu frustrant pour les personnes qui disent ne jamais rêver ou ne se souvenir de rien ou presque rien...

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