INSPIRATION ET MÉDIUMNITÉ : DE L’IDÉE SUGGÉRÉE À L’OEUVRE MÉDIUMNIQUE - partie 1 : introduction

Qu’ils soient philosophes, écrivains, poètes, les hommes de génie ont laissé des oeuvres magnifiques traduisant la richesse de leur intelligence, de leurs sentiments ou de leur engagement politique pour une société différente. D’où leur venait cette inspiration ? Muse, enthousiasme, folie ? Ces hommes de génie sont parfois des médiums à des degrés divers et dans des ordres différents, volontairement ou non en relation avec l’au-delà. Certains d’entre eux n’ont été inspirés qu’une seule fois dans leur vie, laissant une preuve immortelle à travers les siècles. L’étude de la médiumnité intuitive permet  de comprendre comment la pensée de l’Esprit est transmise à l’écrivain ou poète qui nous la restitue, en subissant des modifications en rapport avec son degré de
développement intellectuel, sa manière  de ressentir, son habileté à traduire ses états d’âme par des mots. L’artiste
devient alors l’instrument d’une conscience qui, parfois, le dépasse. À  la fois guide et visionnaire, l’écrivain ou le poète témoigne pour éveiller les consciences. «L’inspiration est une suggestion des Esprits qui nous révèlent l’avenir et les choses cachées», disait
Pythagore. Ce qui sépare le talent du génie, c’est la pauvreté ou la richesse de l’inspiration, désignant un enthousiasme qu’il faut savoir attendre : «Vous ferez votre tragédie quand votre enthousiasme vous commandera ; car vous savez qu’il faut recevoir l’inspiration et ne la jamais chercher.» (Voltaire, Lettre à Chabanon, 1766.)


Pour Littré, au XIXe siècle, l’inspiration est d’origine divine. «Elle désigne des mouvements de l'âme, des pensées, des actions qui sont dues à une insufflation divine, comparée à l'insufflation qui introduit l'air dans les poumons.» Aujourd’hui, le mot «inspiration» désigne le plus souvent un souffle intérieur qui s'apparente au souffle divin de la tradition, en ce qu'il est reçu, spontané, mais qui s'en distingue parce qu'il est naturel. Si naturel que nous paraisse cet état, nous avons tout de même le sentiment d'être habité et secouru par un plus grand que nous, qui nous fait agir mieux que nous n'aurions pu le faire seul. Nous comprenons que Socrate ait pu avoir la conviction qu'un dieu s'exprimait à travers lui, comparant l'inspiration poétique à la pierre d'Héraclée, une pierre qui
possède le pouvoir de magnétiser les objets métalliques. «Car tous les poètes épiques disent tous leurs beaux poèmes non en vertu d’un art, mais parce qu’ils sont inspirés et possédés,  et il en est de même pour les bons poètes lyriques… les beaux poèmes n’ont pas un caractère humain et ne sont pas l’œuvre des humains mais qu’ils ont un caractère divin et qu’ils sont l’œuvre des dieux et que les poètes ne sont que les interprètes des dieux, quand ils sont possédés quelle que soit la divinité qui possède chacun d’eux.» (Ion, Platon) Pour Platon : «Le poète et le prophète, pour recevoir l’inspiration, doivent entrer dans un état supérieur où leur horizon intellectuel est élargi et illuminé dans une lumière plus haute. Ce ne sont pas les voyants, les prophètes ou les poètes qui parlent, mais c’est Dieu qui parle en eux.» Des initiés du monde antique, des prophètes
aux poètes et écrivains, l’inspiration provoque l’extase intellectuelle qui permet la communication avec l’au-delà. Elle se manifeste différemment  selon la nature des hommes qui la reçoivent, une nature résultant des vies antérieures où le développement de l’intelligence, de la profonde sensibilité rend difficile à distinguer la pensée propre de l’auteur et celle de l’idée suggérée par l’inspirateur occulte. Cette  inspiration peut survenir brutalement avec force jusqu’à en surprendre les sens physiques.

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