On constate dans de nombreux pays une dangereuse résurgence des idées d’extrême droite. Cela ne se manifeste
pas comme au 20e siècle en Allemagne et en Italie avec des partis structurés comme le fascisme ou le nazisme, mais d’une manière plus larvée avec des idées et des concepts véhiculés par les réseaux sociaux notamment. Ainsi, une forme de néo fascisme se déploie sur la scène mondiale. Les extrêmes droites des différents pays ont toujours eu des liens entre elles, instaurant une forme internationale de conspirationnisme de la haine, où sont fustigés tous ceux qui sont différents en raison de leur orientation sexuelle, de leur sexe, de leur couleur de peau ou de leur religion. Tout comme au début du 20e siècle, le fameux Protocole des Sages de Sion fut à l’origine d’un antisémitisme violent, actuellement circule le concept du grand remplacement qui prétend que les peuples du Sud envahissent l’Occident, théories conspirationnistes qui se sont accélérées avec les craintes de la pandémie, générant des fake news concernant le virus, les vaccins, les musulmans, les minorités sexuelles, les juifs. Nous sommes sur une
planète qui évolue mais qui cependant présente encore des traits d’infériorité morale. Ainsi les idées extrémistes, de rejet
de l’autre, ont toujours existé mais elles se sont aggravées récemment par la crise de défiance vis-à-vis des politiques,
la paupérisation grandissante, un échec cuisant du néolibéralisme qui génère des profits boursiers pour les grands groupes
industriels au détriment des populations pour qui la précarité s’accélère en raison des conséquences de la pandémie et des
conflits guerriers. Le monde des travailleurs qui ne se reconnait pas dans cette société, est tenté de s’en remettre à des
partis d’extrême droite qui exploitent largement la situation, soignant leur image, ne montrant pas leur vrai visage. On flirte
avec la peur, face à l’inconnu, en fonction de situations ponctuelles préoccupantes. Comme toujours dans les moments
difficiles, il faut un ennemi réel ou imaginaire, un bouc émissaire ; on assiste ainsi à des actes haineux dirigés contre les
juifs, les étrangers, les musulmans, les réfugiés, les minorités sexuelles (LGBT).
À plusieurs reprises, les Esprits se sont inquiétés de la résurgence d’idées fascisantes en nous disant récemment ceci : «Sur
votre planète qui connait l’ambigüité liée à sa lente mais progressive métamorphose, percent et transpercent des rayons
lumineux synonymes de progrès, d’avancement, de conscience et d’évolution, mais il persiste également la noirceur, l’infériorité,
le réflexe des peurs conscientes ou inconscientes inscrites dans les psychismes humains qui n’ont pas encore perçu le
sens de l’universalité, de la fraternité. En de nombreux endroits sur la planète Terre, l’espoir, l’engagement, le combat pour
un monde plus juste, côtoient le repli sur soi et la xénophobie. Mon propos est d’alerter des dangers bien infiltrés, ceux
de l’extrême droite qui est entrée dans vos foyers, il est par conséquent nécessaire de créer le rempart à une opposition au
mouvement nationaliste. J’en appelle au réveil des consciences tant attendu par notre monde, j’en appelle à une société plus
juste, plus humaine.»
La philosophie spirite a plus que jamais sa place pour apporter une réflexion et une réponse à ces dérives malsaines. Le
spiritisme est avant tout une philosophie humaniste qui prône l’égalité de tous les êtres incarnés quels que soient le sexe, la
couleur de peau, l’origine ethnique, l’orientation sexuelle, loin des préceptes religieux qui enferment les consciences dans des
dogmes éloignés de la réalité spirituelle. La spiritualité enseignante appelle à la liberté, à l’émancipation de tous dans le respect du prochain. Depuis l’avènement du spiritisme, les mouvements spirites en France ou en Amérique latine ont toujours défendu les thèses les plus progressistes pour une répartition juste et équitable des biens dans la société. Le spiritisme rejette toute forme de
tyrannie, de dictature ou de populisme. Parmi les causes de ces résurgences nauséabondes, il y a les difficultés financières, la
perte de confiance dans les partis politiques traditionnels au pouvoir qui ne répondent pas aux attentes des populations.
Sur le plan économique, les politiques de privatisation ont renchéri les prix sans contrepartie au niveau de la qualité ou de
la sécurité des équipements et des infrastructures. De même, les politiques fiscales en favorisant les classes très aisées et les
grands groupes mondiaux ont aggravé le sort des personnes plus modestes qui se laissent séduire par les sirènes des partis
populistes.
En Suède, pays démocratique traditionnellement à l’origine d’une politique fiscale juste et efficace, la crise économique,
la suppression de certains mécanismes fiscaux, ont porté les partis d’extrême droite au pouvoir. Plus que jamais une répartition équitable des richesses, une protection sociale efficace, la revalorisation du travail, la suppression des avantages donnés au grand capital, une politique fiscale efficace et juste, la prise en charge des plus démunis, constituent un rempart aux idées fascisantes.
En Allemagne en 1933, Hitler a été porté au pouvoir en raison des graves difficultés rencontrées par la population, à l’inverse
aux États-Unis, la politique économique de Franklin D. Roosevelt, le New Deal menée depuis 1933 dans un pays qui connaissait
une grande dépression a fait échec au nazisme. Tant que la recherche de profit sera le seul paramètre au détriment du
bien-être des populations et du respect de la nature, tant que l’argent n’aura pas qu’une seule valeur d’échange, le décalage
entre les élites politiques et les attentes des populations subsistera.
L’extrême droite progresse dans des sociétés fragilisées dont les valeurs et les repères sont heurtés. Aussi l’information,
l’éducation ont un rôle important à jouer pour apprendre à décrypter les discours malsains xénophobes, racistes, antisémites,
homophobes. Il est indispensable d’apprendre aux plus jeunes notamment que nous sommes tous issus de la même
force causale et qu’il n’y a aucune discrimination à apporter à ceux qui sont différents, mais qu’il est nécessaire au contraire
de les respecter dans leurs différences et de venir en aide aux les plus démunis.

Ajouter un commentaire
Commentaires