LA RÉINCARNATION selon la spiritualité enseignante - partie 3

LES OPPOSITIONS À L’IDÉE DE RÉINCARNATION
Au concept de l’existence unique est associée une notion d’iniquité absolue car, pour ceux qui croient en la survivance de
l’âme, l’injustice d’une vie s’étendrait à l’éternité. Il y a bien sûr les matérialistes qui ne croient pas à l’Esprit et par conséquent à
son retour dans les chairs.
Le concept des vies successives a été une cause de répulsion parce qu’il a constamment été mêlé aux erreurs de la métempsychose
dans l’Antiquité, présentée essentiellement comme une mesure d’expiation (on lit notamment que comme punition un homme pourrait revenir dans le corps d’une femme !...). Le peuple, ignorant à l’époque, y voyait une punition divine ; différentes
théories avançaient que l’on pourrait revivre dans le corps d’un animal, ce qui bien sûr n’incitait pas à revenir à la matière.
Il y eut aussi parmi les spiritualistes et les spirites anglosaxons dans un premier temps du moins, une réfutation des
vies successives. Ainsi Emma Harding Britten, qui œuvra beaucoup pour l’avancement des recherches en médiumnité, disait cependant : «Que le ciel fasse que cette horrible et odieuse doctrine de la réincarnation soit fausse, j’ai bien assez d’une existence terrestre.» Arthur Conan Doyle lui-même, qui a travaillé avec méthode et application à l’étude des manifestations de l’au-delà, était très réticent à accepter ce concept se disant peu enthousiasmé par ce qu’il pensait être un sujet de spéculation érigé en dogme
par les spirites français sans preuve scientifique. Ce prétendu dogme résultait toutefois de la communication avec l’au-delà
et l’on peut se demander pourquoi les spirites anglo-saxons ne recueillaient pas les mêmes informations lors de leurs
séances. En premier lieu, ils ne posaient jamais la question, peut-être d’ailleurs auraient-ils écarté des réponses allant dans
ce sens. Et puis surtout, la mort ne change pas les hommes et les croyances terrestres ont parfois du mal à être remises en
question dans l’au-delà. Ne croyant pas en la réincarnation de leur vivant, les proches qui se manifestaient auraient maintenu
leur doute, n’y croyant pas davantage hors de la matière. La réincarnation pour certains esprits se révèle être une nécessité
quand elle arrive mais n’est pas une notion qu’ils comprennent et acceptent d’emblée. Plus tard, la réincarnation sera davantage
admise dans les pays anglo-saxons.
Lorsque Alfred Russel Wallace, naturaliste et explorateur bien connu, convaincu de la réalité de la survivance et ayant participé
à de nombreuses séances, se manifesta après sa mort, Arthur Conan Doyle lui demanda si son nouvel état lui avait appris davantage sur la réincarnation, ce qu’il avait contesté de son vivant. Il répondit qu’il «l’acceptait maintenant bien que ne
sachant pas ce que cela voulait dire dans tous les cas.»
Les révélations de l’au-delà sont progressives ; elles tiennent compte de notre niveau d’avancement, de nos connaissances
et de notre capacité à accepter des informations en fonction du contexte propre à chaque pays. Ainsi dans ce cas précis, il y
eut une volonté des Esprits dans une approche pédagogique à ne pas heurter d’emblée des préjugés liés à l’esclavage et aux
problèmes raciaux, aux États-Unis notamment. Il fallait que les consciences évoluent avant d’accepter l’éventualité de changer
de couleur de peau dans une vie future. 
Un Esprit anglais apportera un élément  supplémentaire à ce sujet lors d’une séance spirite : «Il faut dire aussi que nous,
Anglais, avons eu des liens plus qu'étroits avec l'Orient et, plus particulièrement, avec l'Inde et que la réincarnation nous a été
présentée, la plupart du temps, sous sa forme karmique. En cela, nous avons profondément rejeté cette idée.»
Le karma punitif tel qu’il est conçu avec un système de castes, rejoint les lois millénaires de l’obscurantisme et le peuple résigné
subit sans se révolter une situation opposée aux lois divines.

 

CONCLUSION
La réincarnation est une notion juste, équitable et logique ; une seule vie ne suffit pas pour nous exposer à toutes les circonstances
nécessaires à l’élévation de l’humain. Elle permet de progresser, de relativiser les turpitudes de l’existence présente qui
n’est qu’une expérience parmi de nombreuses autres. C’est une loi équitable car comme le disait Platon : «Il n’y a pas de roi qui
ne descende d’un berger et de berger qui ne descende d’un roi.»  ou Charles Fourier : «Tel mauvais riche pourra revenir mendiant
à la porte du château dont il a été le propriétaire.» Elle explique les progrès accomplis dans tous les domaines depuis la création
de la Terre, les Esprits s’y réincarnant avec toujours plus de connaissances, d’expériences, de moralité. Par la réincarnation,
les hommes sont solidaires du passé et de l’avenir, les préjugés de race, de sexe, de croyances de toutes sortes, tombent.
Les spiritualistes qui croient en la survie de l’âme et à sa progression mais pas à son retour à la vie matérielle, ont beaucoup
de difficultés à expliquer l’évolution de l’Esprit dans l’éther seulement, d’autant que compte tenu du trouble encore fréquent
l’apprentissage dans l’au-delà est quasiment inexistant. Car pour évoluer, apprendre, il faut se confronter aux autres, aux
contingences de la vie incarnée dans des situations diverses qui permettent d’appréhender toutes les situations.
André Pisani, auteur de «La pluralité des existences de l’âme», expose que si l’on n’avait qu’une seule vie incarnée, une seule
identité, l’on garderait cette identité pour l’éternité ; si ce nom est celui d’un assassin, pourrions-nous considérer cet esprit comme
l’égal des autres ? Les croyances religieuses de tous ordres et le matérialisme dans une approche orgueilleuse, se sont éloignés des vraies valeurs et ont enfermé les consciences dans des schémas qui méconnaissent notre ontologie et notre destinée commune voulue, crée par la puissance divine. Lorsque nous avions posé la question à l’Esprit de savoir où l’idée palingénésique était la plus développée, il nous fut répondu que c’était en Alaska chez le peuple esquimau «là où règne une saine intelligence, une saine manière de vivre, une saine manière d’entretenir son enveloppe charnelle, un respect des morts essentiel, une certitude de la survivance de l’âme, très vraie, très juste et très bien pensée.» L’acceptation de la loi de la palingenèse ou lois des vies successives
apporterait réconfort et certitude à l’humanité toute entière, dans le domaine de la santé pour comprendre et soigner certaines pathologies ou souffrances psychiques, certaines malformations ayant leur origine dans des vies passées ou en raison de désincarnations violentes. De même, les phobies pourraient être comprises et dépassées en connaissant leur origine dans
une vie passée Ce concept permettrait aussi une réelle évolution de notre société, dans le domaine de l’éducation en ne considérant pas l’enfant comme un nouvel être à la vie mais comme un Esprit qui revient avec une histoire personnelle.
Un Esprit dira ceci :«Ne donnez jamais à l’enfant l’idée qu’il pourrait être supérieur, ne le flattez en aucune façon car alors vous
ferez naitre le sentiment d’orgueil qu’il a pu connaitre autrefois dans une autre vie et qui le rendrait prisonnier pour toute son
existence.
L’enfant n’est ni ange ni démon, il est un esprit réincarné dans un monde physique et doit être considéré en tant que tel. Ne lui
ôtez jamais la part de rêve à laquelle il aspire, ne projetez pas sur lui ce que vous aimeriez qu’il soit, acceptez votre enfant, soyez
là juste quand il le faut, comme des adultes responsables. Soyez conscients de vos limites, ayez aussi l’humilité d’apprendre de
votre enfant ce que vous ignorez et que lui sait, car peut-être plus avancé que vous. L’enfant n’est pas un jouet, n’est pas votre
chose. Le respect, c’est aussi de l’amour.»

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